billet juillet/août 2025
Le gouvernement israélien et les communicants de son armée ne s’en cachent même plus (puisqu’ils s’économisent toute dénégation) : leur combat est l’éradication de la population palestinienne de Gaza.
La puissance du génocide à l’œuvre sur ce tout petit territoire se double d’une logorrhée rendant infamante toute parole qui s’en indigne et tente d’appeler à l’aide.
Chaque épisode de destruction est plus intolérable que le précédent.
Les otages israéliens en sont doublement victimes. En plus de l’horreur de l’attaque terroriste du Hamas et des conditions de détention qu’ils subissent depuis, ces otages servent de prétexte au gouvernement israélien pour continuer cette guerre atroce.
Les deux visages de la violence se font face : gouvernement israélien et organisation terroriste du Hamas, sans aucune considération pour la vie des populations, quel que soit le côté de la frontière.
Les deux visages du courage de la résistance pacifique se font face tout autant, bien qu’ils soient très difficile à apercevoir, tant ils sont défigurés par la douleur et silenciés.
Nous, nous sommes tout à la fois loin (géographiquement) mais tellement proche (par l’ancrage religieux dans ce territoire auquel le récit de la Bible nous renvoie). Et pourtant nous sommes quasi muets.
Nous n’osons pas en parler de peur d’être catalogué, mis dans des cases qui desservent à leur tour toute prise de parole. S’indigner des violences commises par le Hamas et du sort des otages israéliens, et nous voilà classés parmi les défenseurs du génocide contre le peuple palestinien. S’indigner des dizaines de milliers de morts palestiniens, et nous voilà classés parmi les défenseurs du terrorisme du Hamas contre le peuple israélien.
Pourtant il faut dénoncer et les uns et les autres et ne pas tomber dans leur piège d’affrontement.
S’il y a « un temps pour tout », il est plus que jamais celui de parler et non de se taire.
Nous n’avons pas tous des capacités oratoires dignes des grands débatteurs d’hier et d’aujourd’hui, mais nous avons une conviction ancrée dans une espérance qui ranime toute vie au matin de Pâques. Ne nous laissons pas voler cette conviction au prétexte que nous ne savons pas l’exprimer. Ne restons pas dans le silence embarrassé de celles et ceux qui se verront forcément critiqués par leur prise de parole indignée.
A ses disciples qui savaient la mission de témoignage difficile et risquée, Jésus indiquait : « Mettez-vous en tête que vous n’avez pas à préparer votre défense. Car, moi, je vous donnerai un langage et une sagesse que ne pourront contrarier ni contredire aucun de ceux qui seront contre vous. » (Luc 21, 14-15)
Il faut parler et tenter de convertir les consciences pour stopper le massacre des un.es et l’enfermement des autres.