Unité Chrétienne
Le mois de janvier est traditionnellement celui au cours duquel les célébrations d’unité sont les plus nombreuses. Cette année, du 9 au 16 janvier se tient la semaine universelle de prière, qui rassemble les nombreuses dénominations protestantes. Puis, du 18 au 25 janvier, c’est la semaine de prière pour l’unité chrétienne, au cours de laquelle nous partageons des célébrations avec les Eglises sœurs, qu’elles soient catholique, orthodoxe, anglicane, …
Souvent, ces célébrations peuvent se vivre avec une belle fraternité, lorsque les communautés se rencontrent régulièrement dans l’année et se connaissent déjà, par des partages bibliques ou d’autres événements.
Cette année, après la parution du rapport de la CIASE (la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) dont le contenu suscite une onde de choc dans l’Eglise catholique mais aussi dans toute la société, comment vivre l’unité sans balayer cette actualité ou la cacher sous une liturgie élaborée avant la parution du rapport ?
Le Conseil des Eglises du Moyen Orient qui a préparé la semaine de l’unité 2022, a choisi le texte de Matthieu : « Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage » (Mt 2,2), en le présentant ainsi : « La pandémie mondiale de COVID-19, la crise économique qu’elle a générée, et l’échec des structures politiques, économiques et sociales à protéger les plus faibles et les plus vulnérables, ont fait ressortir que tous ont besoin d’une lumière qui brille dans les ténèbres. »
Après le rapport de la CIASE, il nous faut ajouter un autre fléau à la liste : la violence sexuelle. Il est clair que l’Eglise elle-même (pas seulement l’Eglise catholique) est en échec pour ce qui est de la protection des plus vulnérables, étant elle-même à l’origine de la violence perpétrée contre les plus vulnérables.
Ces violences existent aussi dans les familles, au travail, et ailleurs. Il me semble que si nous sommes d’accord pour dire que « tous ont besoin d’une lumière qui brille dans les ténèbres » nous devons participer à faire la lumière sur ces violences.
La recherche de vérité est indispensable pour les personnes qui subissent les violences, afin qu’elles se sachent écoutées, qu’elles entendent qu’on croit en leur parole, qu’elles se sentent soutenues dans leur démarche difficile pour se reconstruire, …
La recherche de vérité est indispensable également pour stopper les personnes violentes, casser leur sentiment d’impunité et les insérer dans le système judiciaire qui punit ces crimes.
L’indignation ne suffit pas. Comme pour tous les fléaux il faut des décisions fortes qui engagent les politiques tout comme chaque citoyen, citoyenne que nous sommes.
Et notre prière commune, à toutes les Eglises rassemblées par l’unité chrétienne, sera de demander à Dieu de nous aider dans cette tâche.
Anne-Marie Feillens