« Bon courage » ! Voilà une expression typiquement française. Elle est utilisée tous les jours, comme si la vie quotidienne avait besoin d’une bonne dose de courage pour être vécue. Comme si tout nécessitait du courage et que la vie n’était qu’une succession d’obstacles à franchir.
Avec la guerre imposée par la Russie à l’Ukraine, le mot « courage » prend une autre dimension. Il entre en résistance et trouve un sens qui semble mieux ajusté à la situation dramatique soumise à la population ukrainienne.
Une partie de la population Russe tente elle aussi d’entrer en résistance par son refus de la guerre. Cette résistance est courageuse, face au pouvoir du régime Russe qui sanctionne cette opposition.
Les populations des pays frontaliers à l’Ukraine, elles, ont le courage d’accueillir celles qui fuient les bombes.
Cette guerre nous montre le visage d’une humanité forte et courageuse, au cœur du désastre des bombes. Les gens, les simples gens, sont au rendez-vous de l’entraide, de la résistance, au cœur des besoins les plus immédiats de nourriture, de logement, de mise à l’abri.
« Dans ce monde vous êtes dans la détresse… Courage ! N’ayez pas peur » (Jn 16,33) : Jésus encourage ses disciples, ceux qui vont pourtant l’abandonner. Jésus sait que, humainement, tout le monde peut craquer et abandonner. Face aux bombes, dans l’impossibilité de survivre, l’abandon est une option réaliste. Jésus ne condamne pas ses disciples. Jésus cherche constamment à les encourager, à leur donner confiance pour que, au moment le plus difficile, ils sachent que même en abandonnant, ils ne sont pas condamnés.
Par cet encouragement et cette confiance que Jésus donne à ses disciples et à tous ceux qui se confient en Lui, Jésus donne une force paradoxale. Celle de se reconnaitre fragile et vulnérable, tout en étant accepté comme tel.
Et nous, où est notre courage ?
Anne-Marie Feillens