Lundi 28 octobre, un homme de 84 ans a voulu mettre le feu à la mosquée de Bayonne. Surpris par deux hommes, l’octogénaire les a blessés en leur tirant dessus. L’attaquant qui avait pris la fuite a été arrêté chez lui, peu de temps après. Il a reconnu les faits. Selon plusieurs journaux, il avait été candidat pour le Front national et était connu pour ses propos xénophobes et homophobes.
Soutien indéfectible
Dès mardi matin, le président du conseil presbytéral, Jean Déaux, écrivait un courrier aux amis de la communauté musulmane de Bayonne, au nom de l’Église protestante unie de Bayonne-Biarritz. En voici le texte : “Au moment où votre communauté est durement frappée par cet inqualifiable attentat, fruit du refus de l’autre et signe d’une islamophobie insensée, l’Église protestante unie de Bayonne-Biarritz vous fait part de sa solidarité et de son soutien indéfectible dans Cette épreuve qui vous touche. Nous pensons dans la prière à vos victimes et à leurs familles.”
L’Église protestante locale réaffirme dans ce courrier sa volonté de “dire non à la haine et à la xénophobie”, de “combattre ce fléau de l’intolérance qui gangrène, jour après jour, notre vivre ensemble”. Elle rappelle “son engagement total et quotidien pour la construction d’un monde plus juste et plus fraternel”.
Les relations sont assez bonnes entre les différentes communautés religieuses de la ville. Comme témoigne Jean Déaux, président du conseil presbytéral de l’ÉPUdF Bayonne-Biarritz interrogé par Réforme : “Après les attentats de janvier 2015, les liens ont été resserrés à travers un groupe interreligieux. Les représentants se rencontrent régulièrement”.
Bayonne, une ville joyeuse
Pour lui, “cet acte n’est pas du tout le fruit d’un consensus extrémiste xénophobe, ni le reflet de tensions sociales. L’extrême droite à Bayonne ne fait pas de gros score, c’est une ville plutôt centriste. Bayonne est une ville joyeuse. C’est un lieu où les nombreuses fêtes permettent de se rencontrer et de faire baisser les tensions sociales. Une fois revêtus de la tenue blanche et rouge et de leur foulard, les habitants se rencontrent. Ce qui explique sans doute une plus grande tolérance.”
Jean Déaux, le président du conseil presbytéral, s’est rendu ce mardi 29 octobre à la mosquée où il a rencontré le responsable laïc de la communauté à qui il a remis la lettre de son Église.
“Il m’a paru très choqué voire sidéré par ce qui vient de se passer. Comme la mosquée est encore fermée, une salle municipale a été prêtée. Plusieurs membres de la communauté protestante souhaitent se joindre à la grande prière du Vendredi.”—