Edito avril 2024
Le drame de l’humanité se situe dans la facilité avec laquelle la violence se déchaine lorsque rien ne l’arrête.
En Israël-Palestine, le 7 octobre dernier a vu le déclenchement d’une violence indescriptible, déchainée contre la population israélienne. Et cette barbarie a entrainé en retour un déluge sans fin de violence contre la population palestinienne.
Rien ne semble pouvoir retenir les coups. Rien ne semble faire renoncer, ni d’un côté ni de l’autre.
Je prie tous les jours en pensant aux familles meurtries. Toutes les familles israéliennes touchées de près ou de loin par la mort brutale ou l’enlèvement des proches, ces otages dont on est sans nouvelle. Toutes les familles palestiniennes obligées de fuir, de se déplacer, touchées elles aussi par la mort brutale dont on ne connait pas bien le nombre mais dont on sait qu’il sera énorme.
Je ne veux pas avoir à taire une partie du drame, comme s’il fallait choisir un camp. Tout le monde est anéanti. Je ressens le même effarement devant chaque vie confisquée, quel que soit son visage.
« Tu as retenu ta colère, tu as renoncé à t’emporter contre nous » (Ps 85, 4)
Ne pas céder à la colère, renoncer à la violence, voilà ce à quoi il faut tenter de convaincre les adversaires. La tâche est immense, tellement ces adversaires ont sombré dans l’inhumanité en s’autorisant à tuer, à anéantir. Il faut prier aussi pour ces bourreaux, quel que soit le camp dans lequel ils se trouvent, en implorant Dieu qu’Il les sorte de cette volonté de toute-puissance destructrice.
« Tu as retenu ta colère, tu as renoncé à t’emporter contre nous » (Ps 85, 4)
Dieu a renoncé à la violence de la vengeance. En Jésus, le Christ, il a déposé les armes, sans renier la vie. C’est même pour la vie qu’il a donné la sienne.
Il nous faut refuser toute violence, la dénoncer partout où elle s’exerce et l’extirper de nos propres réflexes. Intérieurement, pour notre propre vie, ce refus de la violence peut passer par la reconnaissance inconditionnelle de la vie de l’autre. La vie et la reconnaissance de l’autre qui n’a pas moins de valeur que moi. C’est ce que nous enseigne la Bonne Nouvelle de la résurrection du Christ. Cette conviction peut guider notre vie pour ne pas sombrer dans le silence ou dans l’apathie.
Et il faut faire un pas de plus en exprimant clairement le refus de cette violence. La Bonne Nouvelle du Christ ressuscité n’est pas qu’un baume pour notre vie personnelle, il faut en témoigner et l’exprimer dans les situations concrètes du quotidien. Appeler à la libération des otages israéliens et à l’arrêt des bombardements sur Gaza.
« Tu as retenu ta colère, tu as renoncé à t’emporter contre nous » (Ps 85, 4)
Anne-Marie Feillens