Edito mai 2023

RÉFLÉCHIR À NOTRE MISSION

De l’événement de Pâques, en passant par l’Ascension, à la fête de Pentecôte, les Eglises chrétiennes célèbrent ce qui est le cœur de leur foi : Jésus, le Christ, mort et ressuscité.

Cette conviction nous engage et nous devenons témoins : Jésus nous envoie annoncer sa Parole.

L’Eglise protestante unie est engagée dans une réflexion de fond pour repenser sa mission et adapter ses structures.

Nous partons d’une certitude : le travail missionnaire qui nous est confié se fait par grâce : nous n’avons rien à prouver, nous n’avons pas à chercher à être agréable à Dieu par des activités multiples et variées, mais simplement à être dans la joie du service et l’espérance de sa fidélité.

Notre mission et notre témoignage sont essentiels pour dire une Parole qui donne du sens à nos vies, tout comme il peut donner du sens à d’autres vies.

La rencontre de Jésus avec la Samaritaine* nous dit l’accueil de tous, y compris des étrangers. Là où la société s’offusque ou rejette plus violemment des personnes exclues du fait de leur statut différent, Jésus parle du don d’eau vive.

La rencontre de Jésus avec l’aveugle de naissance* nous raconte qu’il ne faut pas chercher le fautif ou le bouc émissaire. Penser la faute, le péché, c’est une démarche mortifère, elle ne fait qu’enfermer encore plus dans des préjugés détestables, dans un aveuglement borné. Jésus libère de tout ce qui entrave la vie fraternelle, les relations bienveillantes.

Pour ce qui est de notre quotidien et de notre témoignage, la mission n’a pas pour but premier d’augmenter le nombre de personnes présentes au culte. Lorsque déjà, deux ou trois personnes sont réunies, le Christ est présent. Il n’a pas besoin de foules pour rendre grâce à Dieu. D’ailleurs, Jésus cherchait parfois à s’éloigner des foules pour retrouver l’intimité de sa relation avec son Père.

La mission est dans la Parole elle-même. Une Parole d’accueil, d’amour, de reconnaissance, d’identité, de dignité. Cette Parole est à opposer à toutes les paroles qui nient l’humanité par des discours stigmatisants et haineux. Cette Parole est à présenter comme un baume réparateur auprès de celles et ceux dont la confiance a été blessée. Cette Parole est à incarner malgré les moqueries ou les procès en laxisme.

Être témoin, c’est être ce que la Parole invite à vivre, tel que Jésus l’enseignait :

Heureux ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes, car le Royaume des cieux est à eux !

(…)

Heureux ceux qui créent la paix autour d’eux, car Dieu les appellera ses fils !

Heureux ceux qu’on persécute parce qu’ils agissent comme Dieu le demande, car le Royaume des cieux est à eux !*

Jusqu’à mi-juin chaque Eglise locale est invitée à entrer dans la réflexion pour adapter la structure institutionnelle à la mission qui nous est confiée.

Anne-Marie Feillens

*Jean 4, 1 à 42 + Jean 9, 1 à 41 + Matthieu 5, 1 à 11

 

 

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