Tous citoyens – toutes citoyennes.

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Dans l’espace public, des paroles méprisantes, haineuses, clivantes, sont prononcées, relayées et amplifiées par ceux et celles qui se sentent alors autorisées à les lancer à la vindicte populaire. Actuellement, c’est sur le sujet de la vaccination que ces paroles circulent en grand nombre.

Des groupes, plus ou moins informels, se déclarent pour ou contre la vaccination. De chaque côté, les arguments sont avancés, et devraient nourrir un débat légitime et nécessaire, s’ils n’étaient pas pourris par la surmédiatisation de paroles extrêmes, d’accusation mutuelles.

Les propos du président de la République dirigés contre les personnes non vaccinées font partie de ces paroles. Celles-ci cherchent à stigmatiser et à disqualifier les personnes montrées du doigts.

Aujourd’hui ce type de paroles est dirigé contre les personnes non vaccinées, demain elles seront dirigées vers d’autres catégories de personnes marginalisées. Elles cherchent toutes à cliver, à monter les gens les uns contre les autres. Elles sont dangereuses car elles créent un climat de mépris qui peut basculer dans une forme de violence. Elles n’aident en tout cas pas à s’écouter, débattre, argumenter, …

Quelles que soient nos opinions (actuellement au sujet de la vaccination, d’autres fois au sujet de l’accueil des étrangers, au sujet de l’énergie, du dérèglement climatique, de la violence faite aux femmes, des orientations économiques, de l’extrême pauvreté, …), nos convictions fondées sur la Parole de libération du Dieu de Jésus-Christ doivent nous aider à refuser la bouc-émissairisation induite par les paroles clivantes, elles doivent nous aider à opter pour l’écoute mutuelle au lieu des anathèmes lancés les un.e.s contre les autres, elles doivent nous ouvrir les yeux sur notre place parmi les autres.

Les communautés locales de notre Eglise sont traversées par les mêmes questions puisque nous sommes tous citoyens du même monde. Notre identité spécifique d’enfant de Dieu nous rassemble dans une fraternité donnée. Or celle-ci est mise à l’épreuve lorsque nous tombons dans le clivage ou la condescendance, ou lorsque des personnes se sentent rejetées parce que leur choix est disqualifié, ou lorsqu’on préfère ne pas s’exprimer par peur de la réaction des autres (quelle qu’elle soit).

Il me semble que l’Eglise doit être le lieu où chacun.e se sente pleinement accueilli.e, quelles que soient ses opinions, son mode de vie, pour entendre tous et toutes ensemble la Parole de grâce inconditionnelle. Et cette Parole reçue devient témoignage afin de rappeler au monde notre commune citoyenneté, en respect et dignité.

Anne-Marie Feillens – 9 janvier 2022

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