Devenir…

feu

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Le nom que Dieu prend lorsqu’Il se présente à Moïse : « je suis qui je serai » lie deux verbes : – être et devenir

 

L’être du Dieu de la Bible consiste à devenir…

 

C’est un chamboulement radical dans notre façon de penser : on a souvent le sentiment que plus on s’approche de l’être des choses, plus on approche ce qui est immuable en elles. Ce qui demeure, ce qui reste quand toutes les apparences ont été dépassées. On considère souvent – héritage de la pensée grecque – que l’être des choses est immuable, leur essence, leur nature propre. L’être de Dieu n’échappe pas à cette façon de penser. On cherche à rassembler, à concentrer Dieu en quelque chose de fixe, qui nous semble éternel, immuable… Il est d’ailleurs des prières et des affirmations bibliques qui semblent aller dans ce sens d’un Dieu qui demeure, qui surfe sur les temps et les modes, qui se maintient au-dessus des mêlées et des vicissitudes terrestres. Un Dieu dont la nature serait d’être éternellement inchangée et inchangeable.

 

L’insistance sur le possible

 

Je suis qui je serai. Je suis d’être un être en devenir. Ma nature, le centre de mon être c’est d’être source des possibles, ouverture des temps. Dieu qui en tant que tel est dynamique de création, dynamique de renouvellement, dynamique de ce qui est toujours à advenir. Le jour de la création n’est pas le premier jour, mais bien plutôt l’avènement d’une origine nouvelle, toujours à venir. Une origine à venir… Voilà le paradoxe auquel nous livre la Bible : demain sera toujours le premier jour d’une nouvelle vie. Pour toi, pour nous, comme pour Dieu ! Car, il faut se souvenir du contexte de cette dé- claration d’identité de la part du Seigneur : « je suis qui je serai ».

 

Dieu est dynamique de création, dynamique de renouvellement, dynamique de ce qui est toujours à advenir

 

Ce titre ne prend tout son sens que, lorsqu’à la question de Moïse qui demande des preuves, Il répond : vous saurez que c’est vraiment moi qui vous parle, quand vous me rendrez un culte sur la montagne, là-bas. L’identité de Dieu – Seigneur de la libération – est comme une promesse. Celle qu’un fiancé pourrait faire à sa bien-aimée : que je sois « le bon » parmi tous tes prétendants, tu le verras quand d’amour nous aimerons ! La preuve ne se donne pas comme une cause irréfutable aux effets tout autant irréfutables. Dieu n’est pas la cause première chère aux philosophes ! Il se donne comme promesse, car, de même que le fiancé, il lie son sort, il lie son être à la relation qu’il offre. C’est cela, créer. C’est ouvrir l’avenir d’une promesse. La foi, c’est s’abandonner à la promesse qui m’arrache à ma nature pour me faire devenir moimême…

Didier Fievet.

Un feu qui ne consume pas, mais fait signe d’une promesse. Un feu qui brûle de la même flamme que nos élans humains, et les fait advenir toujours à nouveau ! Et au milieu de la flamme, un nom en forme de promesse. Qui suis-je ? Je suis celle, celui à qui Tu te lies. Je suis celle ou celui à qui Tu donnes pouvoir de te nier, de te refuser… au risque que j’en meure ! Et quand, un jour j’en étais mort, c’est Toi qui en es mort. Parce que tu avais lié ton sort au mien. Mais, c’est ça qui Te rend vivant : mourir des mêmes morts que nous. C’est ça qui me rend vivant: vivre de cet abandon que Tu fais de Toi à nous les humains! Toi, le Dieu vivant, ouvre les impossibles de ma vie de tes possibles d’amour ! Amen !

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